Changements climatiques, où sont les solutions?

Voici la suite de mon précédent billet qui se terminait avec le rôle qu’ont les médias d’informer la masse, de manière instructive et motivante concernant principalement les changements climatiques et les conséquences sur notre survie comme espèce. Trois choses. Quelles sont les solutions? Pourquoi baisser les bras? Et où sont les projets durables existants?

Quelles sont les solutions?

En premier lieu, c’est peut-être juste une impression, mais dans mes diverses lectures sur les changements climatiques, souvent quand il est question de solutions celles-ci me paraissent davantage comme des objectifs ou des intentions.

Je m’explique en donnant l’exemple suivant, un extrait de l’article de Yvan Dutil dans Le Voir Le Pacte de transition écologique: êtes-vous certain de savoir ce que vous souhaitez?

La première chose à faire, c’est de contrôler notre démographie. Moins il y aura d’humains à nourrir et à loger, moins le problème sera grand. C’est ce que l’on aurait dû faire dès les années 70. Ceux qui rejettent la question démographique du revers de la main ne font que rejeter le fait que l’essentiel de l’humanité espère un niveau de vie meilleur. Dans nos pays, il faut aussi être cohérent et commencer à penser à résoudre nos problèmes de vieillissement de population d’autres façons qu’en important des travailleurs de l’étranger.

Je suis tout à fait d’accord avec cet énoncé: «Moins il y aura d’humains à nourrir et à loger, moins le problème sera grand.» Qui ne l’est pas? Il faut être moins nombreux sur cette planète, on ne peut être plus clair.

Mais demain matin, qu’est-ce qu’on fait précisément? Quelle est LA solution à ce problème démographique? Pour moi, ce genre de texte est un semblant de solution. J’aimerais parfois qu’on aborde certaines propositions de manière pratique plutôt que juste théorique. Comment gère-t-on la population mondiale? Devons-nous faire des lois sur la procréation? Procréer est-ce un droit? Devons-nous réduire la population actuelle? Si oui, comment? Je vous laisse imaginer les façons d’y arriver.

Je pourrais continuer ainsi avec d’autres phrases que l’on retrouve dans moult articles et qui ont bien du gros bon sens, mais qui ne proposent pas de réelles solutions.

Peut-être suis-je la seule qui n’aime pas se faire dire lorsque j’ai une plaie ouverte: «Il faut que tu te soignes pour éviter une infection et mourir d’une septicémie.» Ok, mais encore, qu’est-ce que je dois faire exactement? J’aime mieux avoir la solution pratique plutôt que d’entendre la «solution» théorique pour éviter le pire. Des détails. De la précision. Des gestes. Le traitement quoi!

Pourquoi baisser les bras?

Je n’ai pas le choix d’aborder dans ce billet, la chronique de Patrick Lagacé publié cet été «Je ne veux pas me mentir», qui m’a littéralement jeté parterre. Si vous ne l’avez pas lu, je vous invite à le faire pour mieux comprendre mes propos. Il est vrai que j’aime beaucoup lire Lagacé, mais cela ne signifie pas que je suis toujours du même avis que ce chroniqueur.

Mon deuxième point est donc le suivant concernant le rôle des chroniqueurs. Veut-on réellement connaître l’avis de quelqu’un si son opinion ne sert absolument à rien d’autre que démoraliser? C’est un peu comme la critique, si elle n’est pas constructive, qu’elle ne suggère pas des améliorations, à quoi bon juste critiquer?

Pour en venir au texte de M. Lagacé, la question n’est pas d’être défaitiste ou non, la question est : suite à certains constats en ce qui a trait aux changements climatiques et à cette impossibilité immédiate de renverser la vapeur, que pouvons-nous faire? D’après moi, il faut faire ce que l’humain a toujours fait, s’adapter. S’adapter en trouvant des solutions qui pourront au moins limiter certains dégâts. S’adapter en modifiant nos modes de vie pour que les générations futures aient des habitudes que nous n’avons pas encore. S’adapter, c’est ce que l’on appelle aussi survivre.

Parce que je ne l’apprends à personne, j’espère, mais l’humanité ne fait que ça depuis des milliers d’années. SURVIVRE. Certes on s’amuse à dire que l’on doit vivre une belle vie, que l’on doit vivre heureux, que l’on doit vivre sainement, mais en réalité notre instinct n’est pas celui de s’interroger sur le fameux «je pense donc je suis», notre instinct est celui de survie. Point.

On peut donc croire que les changements climatiques sont bien là et qu’ils sont probablement irréversibles… même si on disait la même chose pour la couche d’ozone et pourtant il y a eu des améliorations. Il faut croire que l’Espoir est vraiment le dernier à mourir.

Il est vrai aussi que seul on ne peut pas faire de grands changements, mais ensemble il est possible de vraiment changer la donne.

Il ne faut pas baisser les bras. Parce que sinon pourquoi continuer à vivre, là, tout de suite et maintenant? Si on croit que tout est foutu et que rien ne redeviendra comme avant, c’est qu’on n’a pas compris qu’avant n’existe plus et qu’il faut apprendre à vivre au présent et peut-être envisager de s’adapter au futur. Ceux qui voudraient tout arrêter et faire en sorte que la terre redevienne la belle planète propre et vierge qu’elle était «avant», vivent dans une bulle. À moins que l’humanité ne disparaisse soudainement et que la nature parvienne à reprendre le dessus complètement… ce n’est pas possible. Les humains sont là, et tant qu’il y a des humains, au nombre de cerveaux existants, j’ose espérer que nous sommes en mesure de trouver des solutions. Pas parfaites, pas les meilleures, pas définitives, mais des solutions tout de même.

Ecosystème versus pollution

Où sont les projets durables existants?

Et finalement, en lisant et écoutant les nouvelles, j’ai le sentiment souvent que l’on est complètement à côté de la track. J’écoutais il y a quelques jours, un journaliste, François Cardinal à Gravel le matin, pour ne pas le nommer, qui glorifiait en quelque sorte le projet de réaménagement de la rue Saint-Catherine. Ce projet qui consiste à réduire des places de stationnement pour élargir la voie piétonnière afin de permettre aux citoyens d’aller «flaner» dans ce secteur commercial. Un projet qui s’échelonnera sur quelques années et qui coûtera environ 123 millions de dollars.

Ce n’est tellement pas important!!!

Qui va vouloir aller flâner sur un grand trottoir pour aller acheter des babioles au passage quand l’air sera difficilement respirable à cause de la pollution? J’ai l’air d’exagérer et pourtant c’est une triste réalité qui est sur le point de se produire si on ne tente rien pour qu’il en soit autrement! Ce n’est pas en retirant quelques places de stationnements, en élargissant les trottoirs et invitant les gens à consommer pour le plaisir qu’on règlera les problèmes liés aux changements climatiques.

Cet argent pourrait tellement servir à poser des gestes immédiatement pour créer des villes voire des quartiers autosuffisants. Il sera bien plus agréable d’aller se promener dans son quartier pour trouver ce dont on a besoin pour vivre, se divertir et s’épanouir. Cela n’empêchera pas de se balader partout ailleurs, mais disons que le tourisme d’ici quelques années risque lui aussi de changer de visage.

Si chaque ville devient autonome, une économie locale naîtra. Actuellement, certaines villes sont confinées à leur fonction première et leur économie tourne autour uniquement de cette spécialisation (ex.: exporter des ressources premières). Si celle-ci disparaît ou se trouve concurrencée, c’est toute une ville qui s’effondre (perte d’emploi et perte de revenu). Si on met en place un système tel que le propose le projet de Fab City, les villes ainsi que les pays ne seront plus à la merci des autres villes dans le monde.

Je ne dis pas que c’est la solution parfaite, ni la meilleure qui soit, ni une solution définitive, mais au moins c’est une solution plausible. Il en était ainsi «avant», avant le capitalisme et la mondialisation. Tout était produit localement. Aujourd’hui, beaucoup plus de choses pourraient être produites de manière locale, et ce partout dans le monde si on décide de partager les connaissances et de demeurer tous connectés. Certaines ressources devront tout de même circuler, mais globalement il sera possible de créer sur place.

Enfin, je crois qu’il est réellement temps que l’on sorte de ce paradigme où le pouvoir et l’argent mènent le monde. Parce que bientôt, le pouvoir et l’argent ne mèneront plus personne.

Je sais, je sais, on me dira utopiste.

3 Commentaires

  1. Bonjour,

    L’affaire est qu’il n’y a pas de solution magique et rapide. Le gros de l’empreinte écologique, c’est la nourriture et les infrastructures. On ne contrôlera pas la démographie à court terme et on ne détruira pas les infrastructures.

    Reste une réforme de la production de nourriture qui serait essentielle, mais extrêmement difficile socialement à mettre en place.

    • Merci pour votre commentaire. Navrée de ne pas avoir pu répondre plus tôt j’étais en train de tenter de veiller à la survie de ma petite famille qui a été atteinte par le virus de la grippe.

      Concernant le sujet, je sais bien qu’il n’y a pas de solution miracle, mais justement plutôt que d’élaborer des hypothèses sur des solutions possibles mais irréalisables concrêtement dans un avenir rapprocher pourquoi ne pas chercher des solutions plus réalistes et concrêtes.

      Si l’idéal ce serait de voler pour atteindre l’autre rive, mais qu’il est impossible de le faire pour diverses raisons, pourquoi ne pas tenter de bâtir ce qui nous permettra de traverser la rivière sans attendre qu’ils nous poussent des ailes.

      S’adapter c’est aussi, s’adapter aux barrières collectives que l’on s’est construit. Mais tout ce qui a été construit peut aussi être démoli, il faut juste vraiment avoir le courage de prendre certaines décisions et oser faire des changements majeurs sans que ce soit forcément des mesures drastiques pour le commun des mortels. Il n’y a pas si longtemps on ne recyclait rien. Mes parents ont eu un peu de mal à s’adapter à cette pratique. Mais pour mes enfants c’est naturel. Alors il faut bouger et faire des choix qui feront mal à certains peut-être mais qui seront tout à fait normal pour les générations à venir.

      Mais le problème c’est que nos politiciens se préoccupent plus pour leur argent et leur rééleciton que pour la survie de l’humanité.

      • Le principal problème est que l’on a jamais vraiment pris les bonnes décisions. Le recyclage c’est bien, mais au final cela ne change pas grand chose. Il y a une montagne de mesures efficaces qui pourraient être mises en place, mais elles ne sont pas glamour et ne collent pas à une idéologie politique.

        Par exemple, il y a énormément de chaleur résiduelle qui pourrait être récupérée. Mais, cela n’a que très peu d’intérêt pour les politiques.

        Des bonnes fenêtres, c’est à peu près ce qui a de plus payant à court terme, mais ce n’est pas glamour.

        L’autre chose est qu’il faut s’asseoir, faire les calculs et prioriser. Trop communistes au goût de plusieurs.

        Bref, nous sommes incapables de prendre les bonnes décisions en raison de nos institutions sociales qui visent à préserver le statut quo, parce que c’est ce que la population veut.

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