Posséder un objet c’est aussi pouvoir le réparer soi-même

J’ai expliqué dans un précédent billet qui traitait des différences entre le concept de Fab Lab et un Makerspace, que dans la culture maker on retrouve cette vision qui explique que nous ne possèdons pas réellement un objet si nous ne sommes pas en mesure de l’ouvrir. Ce sur quoi, je suis tout à fait d’accord.

Réparer soi-même - manette PS3Nous vivons malheureusement dans une société de consommation qui nous éloigne du fonctionnement de nos produits. Trop souvent on se contente que cela fonctionne et on n’a pas le choix de faire confiance au créateur (entreprise) pour réparer ou modifier l’objet que nous nous sommes procuré.

Service après-vente et assurance

Le fait d’offrir un service après-vente pour réparer ou remplacer des pièces au besoin, c’est d’ailleurs l’une des étapes importante faisant partie de notre système économique. Il y a bien évidemment la garantie d’une an qui vient généralement avec la plupart des produits mais aussi une panoplie d’assurances différentes pour rassurer le consommateur qu’il ne sera pas laisser à lui-même si l’appareil ne fonctionne plus.

Personnellement, j’admets que pour avoir expérimenté plusieurs fois le service sous garantie, il s’agit pour moi d’un irritant incroyable. J’ai rarement reçu de très bon service et être à la merci des autres pour un produit qui est sensé être le mien me fait sentir inapte.

Dans bien des cas, nous n’avons aucun contrôle sur les décisions qui sont prises durant le processus de réparation et nous sommes très souvent dans l’ignorance des détails concernant la réparation proprement dit. Pour certains cela ne cause pas de problème pour vu que leur produit soit remis en bon état de fonctionnement. Pour d’autres, en revanche, le fait de ne pas pouvoir agir par eux-mêmes sur le produit, peut devenir une source de frustration.

Produits fermés et produits ouverts

Certains produits sont de véritables coffres-forts impénétrables dont la seule manière de pouvoir les réparer c’est de les renvoyer au fournisseur. C’est que l’on peut appeler un produit fermé. Un bel exemple, ce sont les produits Apple, généralement s’ils ne fonctionnent pas, il faut les retourner dans une boutique Apple et attendre qu’il soit réfectionner.

Malheureusement ce sont aussi des produits qui s’incrivent dans cette forme d’obsolescence programmée (aujourd’hui souvent contestée) puisque, d’une part, ils ne permettent pas d’évoluer à travers le temps, étant difficilement modifiables ou réparables. D’autre part, ces objets se font dépasser par leurs moutures futures qui ont quelques nouvelles propriétés qu’eux n’ont pas et ne pourront jamais avoir.

À l’opposé, on retrouve les produits qui sont plus accessibles. Il est possible de les ouvrir afin de remplacer des pièces soi-même. Ce sont des objets ouverts aussi parfois considérés comme modulaires. Il y a de plus en plus d’appareils technologiques qui sont composés de modules afin de pouvoir remplacer des pièces pour en améliorer leur rendement par exemple.

Cette mentalité de concevoir des produits qui se doivent de durer le plus longtemps possible fait partie de ce concept de développement durable qui encourage entre autres la récupération et la réutilisation des objets. Les ressources sont limitées, la pollution dû à la surconsommation est colossale, il semble donc nécessaire de créer des objets en minimisant les effets néfastes sur notre environnement et, par conséquent, sur celui des générations futures.

Produits modulaires durables

Les produits modulaires que l’on retrouve facilement sur le marché actuellement sont plus du type modifiable pour répondre à un style. Des montres-bracelets dont on peut changer la sangle ou le bracelet aux couleurs et matériaux qui nous conviennent. Du mobilier que l’on peut disposer d’une manière ou d’une autre selon les besoins. Mais rare sont les objets qui sont modulaires dans le but de pouvoir s’adapter à nos besoins durant plusieurs années.

L’increvable, est un bel exemple d’un produit ménager qui est utilisé fréquemment dans une maison et qui a été conçu afin de durer pendant de nombreuses années. Cette machine à laver a été définie comme étant durable, réparable, évolutive et unique. Selon moi, ce sont quatre qualités que tous nos objets à venir devraient avoir.

Je l’ai réparé

En considérant la situation actuelle soit des produits qui sont très souvent plus difficilement réparable soi-même, la plupart des gens n’oseront pas ouvrir une machine pour tenter cette action. La crainte de ne plus pouvoir reconstituer l’appareil ou de l’abîmer davantage, l’inquiétude de ne pas comprendre en détail le fonctionnement des pièces et le fait de prendre du temps pour se renseigner sur le comment restaurer un produit ne sont que quelques exemples des freins que plusieurs personnes peuvent rencontrer sur le chemin de la réparation autonome.

Il est aussi vrai de dire que nous ne sommes probablement pas tous en mesure de nous informer sur tout et que chaque domaine possède ses experts. Les gens n’ont donc pas forcémenet ni l’intérêt, ni les connaissances ou l’envie d’apprendre sur un sujet pour réparer leur produit inutilisable. C’est une réalité et il est compréhensible que tous ne veullent pas forcément se salir les mains!

Le fondateur de l’entreprise iFixit qui a vu le jour en 2003 aux États-Unis, vise à réduire la pollution électronique en encourageant les individus à réparer leur appreils en leur offrant des outils, des pièces et un forum pour discuster de réparation. iFixit a également conçu Le manifeste de la réparation qui est document PDF qui explique clairement plusieurs bonnes raisons de prendre part à cette révolution concernant la réparation de nos objets de consommation.

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Il semble que réparer serait toujours le premier choix à privilégier, le choix qui est le plus écologique. Toutefois, lorsqu’une machine électronique ne fonctionne plus, on a tendance à évaluer les coûts de réparation si l’objet n’est plus sous garantie versus en acheter un nouveau. Souvent les coûts pour le réparer sont presque aussi élever que d’en acheter un nouveau. Donc l’appareil finit très souvent par être mis en récupération.

Avant de poser un tel geste, pourquoi ne pas tenter d’ouvrir l’appareil qui sera inévitablement mis en pièce pour voir comment il fonctionne et trouver pourquoi il ne semble pas vouloir marcher correctement. Si la tâche semble trop complexe et laborieuse, il est toujours possible de laisser tomber et de remettre le tout au centre de récupération.

Sinon il existe d’autres options qui commencent à émerger ce sont les événements où des gens se réunissent pour trouver ensemble des solutions pour réparer leurs objets. J’ai assisté cet été à un RepairCafé, où des spécialistes bénévoles viennent en aide aux participants qui on des problèmes avec leurs appareils électroniques ou tout autre objet ayant besoin d’être rafistoler. J’en parlerai plus en détail dans un prochain billet!

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