Le narcissisme à la Une!
Suite au débat de l’émission Open télé dont j’ai écrit un billet précédemment, je n’ai pu résister à vouloir communiquer mon point de vue sur ce qui s’est dit durant le débat. Suis-je narcissique pour autant?
Pourquoi narcissique? Simplement parce que selon certaines personnes dont Nicole Dumais et Fred Savard les gens qui utilisent Twitter seraient des personnes narcissiques. Premièrement, il s’agit d’une généralisation, on met carrément tous les usagers dans un même panier et deuxièmement, je crois qu’il faut bien connaître la définition du mot pour l’utiliser ensuite à bon escient.
Qu’est-ce que le narcissisme?
Le narcissisme se définit en très peu de mots comme étant l’admiration de soi-même, donc une forme d’égocentrisme.
Sur ce point, je rejoins totalement les paroles de Michelle Blanc, qui fidèle à son habitude dit haut et fort ce qu’elle pense avec vivacité:
«Le monde parlent, le monde disent qu’est-ce qu’ils pensent, pis tout d’un coup c’est des narcissiques. Bien la planète entière est narcissique parce que la planète entière a des choses à dire.»
Je ne conçois pas qu’un individu qui travaille dans un média tel que la télévision peut traiter les internautes, ou plus précisément dans ce cas-ci les usagers Twitter, comme des personnes narcissiques alors que lui-même utilise un support médiatique pour diffuser ce qu’il pense et en plus à sens unique! Sérieusement, les animateurs, les humoristes, les chroniqueurs ou les comédiens font-ils leur métier dans le seul et unique but de faire plaisir à des spectateurs? Yah sure!
L’univers des médias traditionnels, c’est du show business. Cela dit, le but d’une personnalité publique est de vouloir et d’avoir une certaine notoriété, recevoir une cote d’appréciation, de la reconnaissance et une forme de valorisation auprès, non seulement de ses confrères, mais aussi de toutes les gens qui la regardent, la lisent ou l’écoutent quasi religieusement.
Bref, selon les dire de certains, je comprends donc qu’il faudrait que Madame et Monsieur Tout le monde soient en pâmoison devant les personnes médiatisées puisqu’elles ont une tribune bien méritée. Ils se doivent de rester bien assis dans leur salon à gober tout ce qui se dit sans pouvoir partager leur avis. Pour ma part, je trouve que de vouloir garder le droit de parole uniquement dans l’univers des médias traditionnels, et de placer les spectateurs comme des observateurs silencieux, c’est de l’égocentrisme. En fait, c’est du narcissisme soit de l’admiration du soi-même à la puissance 10!
Dire ce qu’on pense mais pas trop… finalement!
Souvent, j’ai l’impression que les gens disent vivre dans un monde réel, où personne n’est hypocrite, ni menteur, ni malhonnête et ni arnaqueur. Un monde réel où personne n’est infidèle, ni fraudeur, ni injuste et ni profiteur. Personne ne souhaite avoir le pouvoir et personne ne veut être admiré par le plus grand nombre. Non, dans la réalité, tout le monde est parfait! Parfaitement utopique! Le monde réel regorge d’individus desquels il faut se méfier.
Je m’arrête un instant pour faire une petite parenthèse mais qui me semble essentielle.
Le monde réel versus le monde virtuel
Plusieurs disent que dans le monde virtuel les internautes ne sont pas tenus d’être vrais. En d’autres mots, qu’il n’est pas nécessaire d’être des personnes honnêtes et qu’il est possible, en conséquence, de mentir sans que nul ne le sache.
Avec ce type de commentaire, de toute évidence, cela signifie que personne ne connait de menteur dans le monde réel. On parle comme si la dite réalité vaut beaucoup plus en terme de qualité que ce qui se fait dans un monde virtuel.
Toutefois, définissons plus précisément ce qu’est le monde réel et le monde virtuel question de savoir ce dont on parle.
Très souvent, les gens définissent le virtuel comme étant de l’irréel, ce qui n’est pas du tout le cas. Je vais peut-être en surprendre plus d’un, mais les médias nous transmettent de l’information virtuelle. Et à ma connaissance, cette information n’est pas pour autant irréelle.
Le virtuel est simplement le fait qu’une chose n’est pas nécessairement tangible c’est-à-dire qui n’est pas perceptible au touché et qu’elle n’est pas non plus forcément actuelle donc qui ne se passe pas dans le temps précis où l’on vit.
Le réel est pour sa part, palpable et s’inscrit dans le temps présent. En fait, ce qui s’oppose vraiment au réel c’est la fiction, qui est une image conçue de toute pièce et qui ne possède que quelques repères du monde réel. L’opposé du réel c’est l’imaginaire et non pas le virtuel.
Conclusion, le monde virtuel et le monde réel coexistent, ils sont une manière différente de percevoir les contenus de ce monde. Le mot virtuel a pris beaucoup de place lors de l’arrivée du monde numérique où l’information circule sans être inscrite dans un lieu que l’on perçoit physiquement. Cependant, à plusieurs reprises, je pense qu’il a été utilisé de manière erronée ce qui induit en erreur plusieurs personnes en laissant croire que notre univers virtuel est forcément faux ou inventé.
Fin de ma petite ou plutôt longue parenthèse.
Revenons à ce qui est acceptable de dire ou non
Hier soir, les panélistes à un moment donné parlaient de dérapage sur Twitter concernant des sujets d’actualité où les utilisateurs disent «un peu trop» ce qu’ils pensent. Ces participants mentionnaient que les mots des internautes pouvaient parfois être très durs et écrit sur un ton agressif. Par conséquent, ce genre de comportement était considéré comme un dérapage ou comme de la laideur… humaine.
Croyez-moi, je tente sérieusement de comprendre. Faudrait-il que sur le Web finalement on se comporte comme dans la réalité? Mais de quelle réalité parle-t-on? Celle que j’ai décrite ironiquement précédemment? L’Homme est d’une véritable incohérence!
D’un côté, il souhaite que dans le monde réel, les gens soient le plus sincère possible, qu’ils soient transparents, qu’ils n’utilisent pas la langue de bois. En revanche, il demande à ce que les gens ne soient pas trop direct, qu’ils aient une certaine réserve ou une petite gêne, qu’ils adoptent un comportement politiquement correct afin de ne pas froisser personne, et de ne pas faire du tort à quiconque.
Le monde virtuel permet de partager notre opinion et très souvent elle est plus tranchée que ce qu’on partagerait en réalité. Lorsque les internautes usent donc de trop de franchise, qu’ils partagent trop leurs plus profondes pensées, il s’agit inévitablement d’un dérapage ou d’un mauvais comportement. Depuis quand dire ce que l’on pense vraiment et sincèrement même si ce que l’on pense n’est pas tout beau tout rose, c’est du dérapage? Avoir une opinion différente, voire draconienne sur un sujet, on devient une personne qui ne sait pas se tenir, qui déroge du bon comportement établie en société réelle.
Doit-on se priver ou déformer ce que l’on pense réellement dans le monde virtuel? Si on le fait, on se fait traiter de menteur et si on ne le fait pas, on est des gens aux viles intentions.
Dans le monde dit réel on accepte donc que les gens soient hypocrites, qu’ils ne disent pas forcément ce qu’ils pensent et qu’ils disent plutôt ce que l’on souhaite entendre. Il s’agit tout simplement d’une façade ou d’un masque pour bien paraître et être. Drôle de réalité! Mais surtout, l’Homme tient des discours d’une incroyable ambiguïté!
On communique ou on ne communique pas?
Des narcissiques il y en a très certainement autant dans le monde réel que virtuel. Toutefois on ne peut pas traiter toute personne qui utilise les médias sociaux de cette caractéristique. Oui, on souhaite être retweeté, on souhaite être lu et on souhaite avoir des commentaires. Mais il n’est pas question d’admiration de soi, juste d’avoir des interactions, de sentir que l’on fait parti d’une communauté de personne qui se parlent et qui ne s’ignorent pas. Les médias traditionnels ont su si bien nous diviser, est-ce possible que les médias sociaux sans vraiment le vouloir font en sorte que nous tentons de nous rapprocher les uns des autres!?
Conclusion?
Parfois je me demande qui sont les véritables incultes de ce monde qui se bornent à rester là où ils sont, là où ils se sentent à l’aise parce que de toute évidence l’évolution ne semble pas faire partie de leur vision des choses.
Quand est-ce que les Hommes réaliseront qu’il faut vivre de son temps et cesser de dire ou de croire que ce qui est passé était mieux que ce qui se fait maintenant. Chaque époque à ses innovations et elles ne viennent pas sans problème. Je crois qu’il est juste de se poser des questions sur l’usage de toutes les nouvelles technologies qui se présentent à nous. Cependant, il faut accepter que le monde n’est plus ce qu’il était et que autant en bien qu’en mal, nos sociétés, voire l’humanité persiste à vouloir avancer et faire toujours de son mieux.