Il m’arrive parfois, entre une séance de pliage de linge, un quart de travail sur les badges numériques et mon service privée de chauffeuse familiale, que je finisse par regarder mon fil d’actualité Facebook ou Instagram.
Ces dernières semaines, j’ai constaté quelque chose qui m’a un peu, non, beaucoup, perturbée. Chaque fois que je défilais mes fils d’actualité, je voyais, des plages et des palmiers, du sable et des vagues, des cocktails et des couchés de soleil sur la mer. Vous me direz qu’il n’y a rien d’étonnant puisque ça toujours été ainsi sur Facebook, les gens partagent leurs photos de voyage.
Oui, mais…
Il y a deux ans, lorsqu’un virus a frappé toute la planète, nous obligeant à nous confiner pendant un certain temps, ce genre de photos aux allures paradisiaques étaient pratiquement disparues de nos réseaux sociaux. Même qu’on pouvait lire toutes sortes de commentaires ici et là, disant que c’était beaucoup mieux ainsi pour la planète.
Moins de voyage. Moins de pollution. Moins de bruit. Moins de trafic. Moins de déplacements inutiles.
Des environnementalistes avaient observés des phénomènes exceptionnels durant cette période de pause d’activité humaine. Dans certaines pays, des animaux sauvages se promenaient littéralement dans les villes paisibles. Aussi, il y aurait eu tellement moins de bruit grâce à l’inactivité humaine que des capteurs sismiques situés dans des villes auraient enregistrés des signaux sismiques qui étaient normalement masqués.
Dans cet article du 22 avril 2020 dans La Presse, à peine un peu plus d’un mois après le premier confinement, on explique effectivement que la pandémie avait un réel impact sur l’environnement.
La Terre respire, mais pour combien de temps?
La terre a respiré… pour un court instant. Trop court, malheureusement.
Pierre Lussier, directeur de Jour de la Terre Canada, avait raison. J’ai souhaité de tout coeur qu’il puisse avoir tord, même si au fond de moi, je savais que ses paroles étaient on ne peut plus vraies.
Il disait alors que la crise sanitaire offrait «une occasion à saisir. Mais il faut faire attention parce que l’habitude de l’Homme, c’est de revenir à l’habitude de l’Homme».
Pierre Lussier, directeur de Jour de la Terre Canada dans La Terre respire, mais pour combien de temps?
Effectivement, l’humain est sorti de la nature, il y a bien longtemps. Et, ce ne sont pas deux misérables petites années dans l’histoire de l’humanité qui feront en sorte que l’humain reconnectera avec la nature.
Et c’est ainsi, que l’humain est revenu à ses bonnes vieilles habitudes. Oubliant ainsi toutes ces belles intentions visant à poser des gestes importants pour lutter contre les changements climatiques. Mais le besoin de satisfaire son bien-être personnel est si fort, l’envie de se prélasser sur une plage dans le sud et si grand, que l’humain en a perdu sa bonne volonté.
Vivons-nous dans le déni? Sûrement. On s’insurge que nos gouvernements n’en font pas assez pour contrer les changements climatiques. Mais comme citoyen, comme individu, comme être vivant, accordons-nous réellement de l’importance à toutes ces catastrophes climatiques qui nous pendent au nez?
Présentement, nous faisons face à l’arrivée de nombreux réfugiés de guerre, parce que certains humains sont cupides et stupides. Toutefois, nos générations et celles qui nous suivent aurons bientôt à faire face à l’arrivée massive de réfugiés climatiques. Ah mais on me dira, nous traverserons la rivière quand nous serons arriver au pont. Certes, le problème, disons-le, c’est que la rivière risque d’arriver à nous bien avant que nous puissions même nous rendre au pont. Et le pont, et bien peut-être qu’il n’y en aura juste plus!
De toute évidence, après deux ans de confinement et de mesures sanitaires, il importe peu ce qui arrivera dans 1 an, 5 ans, 10 ans ou 20 ans. L’important c’est qu’aujourd’hui les gens ont besoin de leur dose de soleil, de fare niente les pieds dans le sable chaud en sirotant leur breuvage préféré. Les gens ont besoin de partir, sortir, voyager pour fuir fort probablement leur réalité, leur quotidien ou peut-être l’ennui.
Que cherchons-nous ailleurs que nous n’avons pas ici? La découverte? L’expérience de l’étranger? Le dépaysement? Et tout cela, au détriment des générations futures qui vivront sur une planète complètement différente de celle que nous avons eu la chance de connaître.
Bref, ce qui me chagrine ce n’est pas le fait de voir que les gens voyagent à nouveau. Non, ce qui me chagrine, c’est que les intentions sont souvent très bonnes mais elles ne trouvent pas le chemin vers les actions concrètes. Les paroles de tout un chacun étaient pleine de gros bon sens durant la pandémie concernant le fait qu’il fallait changer nos habitudes. Qu’il était nécessaire de faire des choix voire des sacrifices pour éventuellement tenter de faire une différence pour le bien de cette planète et des générations futures.
Et maintenant, où est passée cette bonne volonté?