J’écoutais dimanche à Tout le monde en parle, Christian Bégin, un comédien que j’apprécie beaucoup entre autres pour son franc-parler et ses propos réfléchis. Toutefois, sa remarque concernant l’usage des réseaux sociaux et de leur façon d’amplifier la solitude tout en étant interconnectés m’a quelque peu troublée.
Je trouve qu’Internet dans son ensemble n’est pas apprécié à sa juste valeur et que trop souvent les divers réseaux sociaux sont les enfants mal-aimés du Web.
Le monde réel, quel est-il?
Étonnement, encore aujourd’hui en 2012, il est souvent question d’une forme de dissociation entre les mondes réel et virtuel comme si ces deux sphères de notre existence étaient complétement indépendantes l’une de l’autre.
Dans quel genre de monde les gens croient vivre quand ils parlent du monde réel? Est-il vraiment mieux que celui que nous appelons virtuel? J’ai des petites nouvelles pour ces gens, le monde virtuel appartient à ce même monde réel que l’on connait. Ces deux réalités sont imbriquées l’une dans l’autre. Les interactions virtuelles ne sont qu’une façon d’exister qui se distingue légèrement de notre existence tangible soit réelle.
Le monde réel est-il parfait?
Dans notre réalité physique quotidienne, n’y a-t-il pas des gens qui se font battre, qui se font intimider, qui se font du mal d’une manière quelconque physiquement ou verbalement? N’y a-t-il pas des escrocs qui volent les gens en gagnant leur confiance pour placer leur argent? Ou d’autres qui n’apportent aucune aide même en ayant une personne en difficulté sous leurs propres yeux? Où se trouvent les violeurs, les pervers, les assassins et les escrocs? Les gens malhonnêtes, les hypocrites et les égoïstes? Dois-je vraiment le préciser?
On dit souvent que la vérité sort de la bouche des enfants! Belle affaire! Il n’y a pas de quoi être fier! Ça signifie qu’en devenant adulte, nous adoptons des comportements qui ne sont pas particulièrement positif, comme l’hypocrisie, l’immobilisme, l’égocentrisme et le mensonge. La vérité n’est plus bonne à dire, alors nous nous cachons, nous nous écrasons… nous préférons de loin nous mêler de nos affaires plutôt que de venir en aide à autrui.
Nous vivons dans une société où l’on se fait regarder de travers si on a le malheur de sourire à un enfant qui n’est pas le nôtre. Si on ose dire «bonjour» à un inconnu, celui-ci risque de se questionner toute la journée à savoir s’il nous connaissait vraiment ou si nous n’étions qu’un dingue qui salue tout le monde au passage!
Voilà dans quel monde réel nous vivons!
Évidemment et, par chance, il y a aussi des gens sensibles, des personnes aidantes, des bons samaritains, bref des personnes qui sont capables d’assumer pleinement leurs valeurs et leurs principes de vie dans une société pleine d’étrangers pour lesquels ils ont une forme d’affection.
Le Web 2.0, la communication à la puissance 10
L’univers du numérique, n’est pas bien différent du monde réel. Ces mêmes bonnes personnes se retrouvent à communiquer et à partager leurs connaissances dans ces lieux non-tangibles mais pas pour autant moins réels.
Les médias sociaux permettent d’échanger sur des sujets pour lesquels nous avons des intérêts communs. Ceux qui se passionnent de voitures, d’animaux ou de nouvelles technologies le feront au sein d’une communauté virtuelle, qui réunie des gens vivant dans des lieux différents mais ayant un point commun, leur passion. Ces internautes sont des personnes bien réelles qui parfois se réunissent lors de 5 à 7 ayant pour thème leur centre d’intérêt (le tricot, l’ornithologie, etc).
Nous n’aurons jamais vu de tel rassemblement par le passé, réunissant dans un même lieu même si virtuel, autant de gens ayant un intérêt commun et pouvant venir de divers endroits à travers le monde.
L’ouverture sur le monde
Le Web 2.0 aura permis à l’être humain de s’ouvrir, d’oser parler autrement, de se défouler maladroitement, tout comme de se libérer de ses pensées de manière bénéfique. On retient beaucoup le mal qui se fait partout, mais on néglige de souligner le bien qu’il existe.
Les réseaux sociaux permettent une ouverture sur le monde. Il ne s’agit pas d’une colonisation, ni même d’une invasion à l’égard d’autrui, il s’agit de communication avec les autres, soit d’établir des contacts, de créer des liens, de transmettre des connaissances et de s’entraider.
Les réseaux sociaux sont le reflet de notre société
Les réseaux sociaux sont un moyens de communication comme un autre. Allez vous asseoir dans un bar, écoutez discrètement les propos des gens autour de vous. Ah ah, vous voilà curieux voire espion! Mais ça c’est une autre histoire! Personne ne vous accusera de rien, puisque tout le monde est trop occupé à se mêler de ses affaires. Il reste que vous découvrirez, qu’il s’en disent des sornettes autour d’un verre de bière. C’est à se demander parfois où est passée toute l’intelligence du MONDE!
C’est la même chose sur Internet. Les médias sociaux ne font pas de discrimination et tout le monde peut en faire usage. Il y a du bon et du mauvais, le tout réside dans notre façon d’utiliser les divers outils de manière appropriée. Donc il faut aussi savoir choisir ses contacts pour avoir du contenu de qualité. Si Monsieur Tout le Monde dit des niaiseries dans le monde réel, il en écrira tout autant dans le monde virtuel.
Cela dit, le Web actuel est un très bon miroir de notre société où chaque individu se terre dans son trou en parlant dans le dos des autres mais en restant muet une fois face à face. L’écran d’ordinateur a cela de bon, il enlève certaines barrières et les gens sont plus francs et peut-être plus maladroits dans leur façon de s’exprimer. Mais c’est normal, lorsqu’on passe son temps à gérer son image et faire les hypocrites même à petites doses dans notre quotidien, il faut s’excuser de ne pas être habile en transmettant notre véritable pensée!
Les réseaux sociaux un véritable porte-voix
Pensez-vous qu’autant de gens se seraient mobiliser pour le jour de la Terre qui a eu lieu le 22 avril dernier, en écoutant que la radio et la télévision, en lisant les journaux et en communiquant par téléphone???
Les réseaux sociaux ont leur raison d’être. Il faut juste bien cibler leur utilité. Nous ne pouvons pas nier qu’ils ont été les outils de quelques révolutions sociales ailleurs dans le monde. Ils permettent de communiquer avec des personnes que d’aucune autre façon nous n’aurions pu ni même connaître leur existence! C’est fabuleux! Le contact humain physique est essentiel, mais la conscience qu’il existe d’autres personnes dans le monde passe aussi par le fait de pouvoir leur parler et leur écrire peu importe où elles se trouvent sur la planète.
Je ne comprends pas que l’on puisse banaliser aussi facilement l’importance de ce genre de communications dites virtuelles, qui valent, selon moi, cent fois plus que les quelques mots échanger dans un restaurant avec des connaissances ou peut-être même des amis qui n’en sont pas forcément… mais ça, vous ne le saurez pas jusqu’au jour où la vérité éclate et que vous vous sentirez trahis par ceux en qui vous aviez confiance dans ce merveilleux monde réel!
Le monde numérique n’est pas de la fiction ou une fausse représentation de soi-même, c’est une autre forme de réalité qui nous permet de nous exprimer autrement que nous le faisons dans notre quotidien palpable.