Je n’avais encore jamais vu ce documentaire distribué par Netflix, Print the Legend (2014). Aujourd’hui, j’ai eu l’occasion de l’écouter et je trouve qu’il présente bien l’évolution dans le développement d’une technologie émergente qui risque effectivement de révoutionner considérablement notre rapport avec l’innovation et la consommation de produit.
Ce documentaire relate le parcours de quelques entrepreneurs du milieu de l’impression 3D et les critiques des divers intervenants sont assez crues. Même les conflits internes dans ces nouvelles entreprises innovantes (startup) sont bien présentés. Les relations humaines ne sont pas toujours parfaites et inévitablement il y a désaccords tôt ou tard qui surgissent. C’est un voyage au coeur des valeurs, des principes que les entrepreneurs partagent ainsi que des concessions qu’ils font pour arriver à réaliser leur rêve. Et malheureusement, tout cela ne se fait pas sans que personne soit égratigner au passage.
On retrouve principalement, dans ce documentaire, les entreprises suivantes:
- Makerbot est une entreprise américaine fondée en 2009 qui a créé ses premières imprimantes 3D abordables pour le grand public en s’inspirant du projet RepRap. Le RepRap signifie en anglais Replication Rapid prototyper, soit en français on peut le traduire par «concepteur de réplication rapide». Il s’agit d’imprimantes tridimensionnelles qui sont auto-réplicatives et libres, qui peuvent donc être créer des parties de pièce permettant de reconstituer une machine identique. La technique d’impression utilisée, c’est du FDM soit Fused Deposition Modeling ou en français par DMF soit par dépôt de matière fondue.
- FormaLabs est aussi une entreprise américaine fondée par des étudiants du MIT en 2011, qui conçoit des imprimantes 3D utilisant une méthode d’impression différente que celle de Makerbot soit la stéréolithographie. Plus précisément on parle de photopolymérisation (SLA) pour ce qui est de l’impression avec ces machines. Sans entrer dans les détails, disons que l’impression se fait grâce à une résine liquide qui se solidifie couche par couche à l’aide d’un laser.
On parle dans ce documentaire un peu aussi des deux grandes entreprises qui font de l’impression 3D mais davantage pour grandes industries dans les divers domaines allant de l’automobile à la médecine. Les machines utilisées sont plus imposantes et beaucoup plus dispendieuses on parle autour des 100 000$. Ces entreprises sont des géants dans le domaine de l’impression 3D et ont un impact sur le développement de ces startup qui veulent se frayer un chemin sur le marché des consommateurs.
Stratasys et 3DSystems toutes deux ont eu un impact sur les deux petites entreprises précédentes et le tout est bien expliqué dans ce documentaire.
Finalement, personnellement je n’ai pas aimé l’approche que les créateurs de ce documentaire ont eu en abordant un autre joueur qui n’était pas directement lié par l’innovation technologique dans le domaine de l’impression 3D mais bien plus dans l’usage et le potentiel de ces machines. Je présume qu’il fallait montrer le bon côté et le moins bon côté des choses, et il est malheureusement bien connu, que le mauvais côté des choses prend souvent plus de place parfois que le bon.
Le documentaire présente Cody Wilson qui est connu entre autre pour avoir créer la plateforme de partage DEFCAD (dont je ne mets volontairement pas le lien) et qui permet aux gens de télécharger des fichiers pour créer des armes par la fabrication additive. Sa vidéo The Liberator concernant une arme de poing pouvant tiré près de 10 balles avant de se détruire, a été vue des millions de fois et a soulevé évidemment plusieurs questions entre autres concernant le type de fichiers qu’il est possible de partager. Encore aujourd’hui, des poursuites sont en cours (Poursuite de huit États américainscontre l’impression d’armes en 3D) pour interdire le partage de ce type de fichier.
Enfin, dans l’ensemble j’ai beaucoup apprécier entrer dans cet univers de startup qui sont effectivement en train de révolutionner le monde de l’industrialisation à petite et grande échelle. L’impression 3D a et aura un impact majeure dans la réalisation de projets en tout genre qui ouvrent les portes à de nouvelles possibilités quant à la manière de concevoir et de bâtir notre envrionnement et nos outils.
Ceci dit, mon bémol majeur sur ce documentaire c’est qu’il ne présente que des entreprises américaines. Alors que le marché de l’impression 3D est beaucoup plus grand et il existe d’excellentes entreprises ailleurs dans le monde qui produisent des imprimantes de plus ou moins grande qualité acccessibles aux grands publics. Des entreprises qui ont eu pignon sur rue depuis plus ou moins le même nombre d’année que celles aux État-Unis. Pour n’en nommer que deux assez connues, il y a les imprimantes Ultimaker créées par une entreprise des Pays-Bas et Prusa i3 une imprimante créée en 2012 par Josef Průša un tchèque.
Malgré ce regard très nombriliste qui est disons-le un comportement typique chez plusieurs Américains, le documentaire permet de faire une incrusion dans cet univers des entrepreneurs en innovation. On y fait d’ailleurs référence à Steve Jobs qui a lui aussi à sa manière pas toujours apprécié de tous d’innover dans le domaine des technologie de communication.
Quoiqu’il en soit, si les aléas des startups ne vous intéressent pas, je vous invite tout de même à regarder les 30 premières minutes du documentaire où il est expliqué plutôt bien ce qu’est l’impression 3D, comment elle a débuter (spécialement au États-Unis), et où cela pourrait nous mener collectivement vers des sociétés où la consommation, la création, l’innovation risque d’être fort différente de ce que nous avons connu jusqu’à présent.
Si vous avez Netflix et que vous vous demandez bien ce que vous pourriez regarder un soir d’automne et bien je vous suggère Print the Legend.