Rendez-vous avec Mentor:
la souffrance un passage obligé

CHARLOTTE
Souvent, je me demande pourquoi l’être humain ne réagit pas de la même manière face à la maladie. Il y a ceux qui luttent jusqu’au dernier soupir et ceux qui se résignent à partir. Pourquoi ne voulons-nous pas tous vivre avec acharnement?
MENTOR
Tous les êtres ne sont pas pareils parce que leur parcours est bien différent. Leur apprentissage leur est propre et il est clair que leurs réactions seront uniques et diverses. L’Homme agit selon son vécu et le fait de se battre peut être pour l’un un geste courageux alors que pour l’autre c’est de l’ignorance. L’un semble abandonner alors qu’il a compris, l’autre semble refuser de partir parce qu’il craint l’inconnu bien plus qu’il ne craint la souffrance physique.
CHARLOTTE
Je suis confuse un peu. Qui a raison? Qui agit de la meilleure façon? Celui qui se bat ou celui qui abandonne?
MENTOR
Celui qui abandonne comme vous dites peut très bien être celui qui accepte et qui comprend. Celui qui se bat peut être celui qui refuse et qui ignore. Toutefois, il y a de ceux qui se battent pour de bonnes raisons et ceux qui abandonnent pour de mauvaises. Tout est relatif, tout est propre à chaque être.
CHARLOTTE
Est-il possible de savoir quand il est juste d’agir de telle ou telle manière? Comment savoir si on est sur la bonne voie et que l’on a fait le bon choix?
MENTOR
Ça se sent! Il y a de ceux qui abandonnent mais qui sont emplis de sérénité et ceux qui sont plutôt fatigués et encore tourmentés. L’être lui-même sait s’il est sur le bon chemin mais parfois même en se trompant de route il persiste à continuer dans cette même direction qui n’est pas forcément la meilleure mais qui est de toute manière celle qu’il doit expérimenter.
CHARLOTTE
J’ai toujours été convaincue que s’il m’arrivait d’être gravement malade je n’allais pas me battre. Parfois je me disais «suis-je une lâche?» d’autre fois je me disais «on verra bien le moment venu». J’ai la certitude que je n’ai pas envie de souffrir et de perpétuer ma souffrance.
MENTOR
C’est normal, personne ne veut souffrir mais il y a ceux qui croient que la souffrance n’est que temporaire et surmontent les épreuves. Toutefois accepter de souffrir n’est pas plus sage ou moins lâche que de refuser de vivre la souffrance. Je le répète tout choix toute réaction est propre à chacun. D’où la raison pour laquelle il ne faut pas se comparer et comparer sa souffrance.
(Silence)
Soyez vous et agissez comme vous le sentez sans craindre d’agir différemment. Il n’y a pas de bons ou de mauvais choix, il n’y a que de bons ou mauvais choix pour SOI!
CHARLOTTE
Ainsi il est inutile d’avoir de l’admiration pour certaines personnes malades qui veulent vivre à tout prix? L’admiration vient d’une comparaison à soi?
MENTOR
L’admiration est juste si les gestes posés sont admirables en soi. On peut être en accord ou pas sur les choix des uns et des autresl’admiration est une forme de reconnaissance, un respect qui peut être parfois incompris, un respect qui n’a pas de fondement, un respect qui n’est que AMOUR.
CHARLOTTE
La maladie met à l’épreuve bien des personnes, que doit-on ou peut-on comprendre de ce genre d’expérience?
MENTOR
La maladie est un passage, il faut le vivre pour en retenir un apprentissage. Encore une fois à chacun son apprentissage, il n’y a pas qu’une seule réponse ou de bonne réponse, l’essentiel c’est que chacun trouve ses valeurs et ses principes à travers l’expérience de la maladie. Être malade vous semble une expérience épouvantable pour la plupart mais il viendra un jour où vous réaliserez que c’est en fait un bienfait pour votre espritvotre mental comme vous dites si bien.
CHARLOTTE
Si je comprends bien il ne faut pas craindre la maladie? Ça me parait effectivement absurde!
MENTOR
Ça l’est pour l’instant. Un jour viendra que cette discussion prendra tout son véritable sens, n’ayez crainte.
CHARLOTTE
(en levant un verre)
Je ne vous dis pas à votre santé alors, mais plutôt à votre maladie!
MENTOR
Et moi je vous dis… à votre VIE!

Un Commentaire

  1. Ton billet me touche particulièrement, car depuis des années, je me bats contre un problème de santé. En fait, la maladie est une bénédiction, car elle nous enseigne à harmoniser nos actions avec la raison pour laquelle nous sommes nés, dans cette vie-ci: notre mission.
    Dans mon cas, j'ai dû changer de carrière, car celle que je pratiquais ne correspondait plus à ma réalité. La maladie m'a fait comprendre que je porte en moi un monde qui a besoin de mon attention pour le rendre vivant sur le papier ou l'écran. Pour être pleine d'énergie et en santé, j'ai besoin de libérer ma créativité littéraire. C'est ça que m'a enseigné, entre autres,  mon problème de santé.
    Merci pour ce beau billet !
    Vivement la suite !
    🙂

Répondre à Annie Perreault Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *